Note des lecteurs

Vous êtes certainement un dropshippeur ou souhaitez le devenir.

Mais avant de commencer à générer des recettes, il faut sérieusement vous pencher sur le sujet de la fiscalité, afin de ne pas avoir de mauvaises surprises quelques années plus tard, surtout que le dropshipping peut très rapidement générer de gros chiffres d’affaires de par l’explosibilité de la publicité en ligne.

Le dropshipping est souvent pratiqué par des personnes nocives dans le monde de l’entrepreneuriat et c’est d’ailleurs le première porte à l’entrepreneuriat pour la plupart d’entre eux.

Les dropshippeurs ont donc tendance à apprendre sur le tas la fiscalité via des informations à droite à gauche sur internet ou via des amis qui ne savent même pas faire un simple calcul de 20% de TVA, sans réellement s’en assurer la validité.

Je suis e-commerçant depuis plusieurs années et j’ai généré de très grosses sommes (plusieurs centaines de milliers d’euros) et j’ai donc eu des consultations avec des avocats fiscalistes différents et m’étant renseigné auprès des impôts, voici ce que j’ai retenu :

Si vous êtes auto-entrepreneur :

Vous avez potentiellement droit à l’ACCRE si vous êtes dans certaines conditions (en dessous de 25 ans par exemple), sur 50 000€ de C.A annuel, vous allez donc devoir un certain % de votre chiffre d’affaire à l’URSSAF. La première année ce pourcentage 3,2%. Si par exemple vous créez votre auto-entreprise au 1er janvier 2021 et qu’au 31 décembre 2021 vous avez réalisé 50 000€ de chiffre d’affaire, vous allez devoir 1600€ d’impôts. Vous pouvez payer ce montant via ce lien : https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil.html

Si vous n’avez pas l’ACCRE, un taux arbitraire de 12% et quelques s’appliquera sur votre chiffre d’affaire, donc si on reste sur le même cas de configuration qu’au dessus, vous allez cette-fois ci devoir : 6250€ en impôts.
Il faut savoir qu’une auto-entreprise est une société de forme physique, c’est à dire qu’elle est confondu avec votre propre personne (vous).

Ainsi, vous ne pouvez pas appliquer la comptabilité classique, à savoir des déductions de charges sur les bénéfices net de l’entreprises.

En d’autres termes, peu importe vos bénéfices, si vous faites 50 000€ de C.A, vous allez devoir 6250€ (si non ACCRE) ou 1600€ (si ACCRE la 1ère année).

L’ACCRE augmente d’année en année et vous l’avez à disposition pendant 3 ans avant d’atteindre le taux plein.

Taux d’impôts sous le modèle auto-entrepreneur ACCRE 1ère année : 3,2% du C.A (en marchandise bien évidement, ces taux sont différents pour du service).

Taux d’impôts sous le modèle auto-entrepreneur ACCRE 2ème année : 9,6% du C.A

Taux d’impôts sous le modèle auto-entrepreneur ACCRE 3ème année : 11,6% du C.A

Concernant la TVA, vous avez une exonération de TVA sous le seuil de 82500€ de C.A annuel. C’est à dire que sur une année, tant que vous ne dépassez pas 82500€ de C.A (en marchandise toujours pareil), vous ne collectez pas la TVA et ne la reversez pas. Vous devez d’ailleurs sur vos factures indiquer la mention : TVA non applicable en vertu de l’article 293B du CGI 

Un calcul concret : 

Si vous faites 82500€ de C.A en dropshipping sur la 1ère année de votre ACCRE, vous allez devoir 2640€ en impôts à l’URSSAF. Il vous restera donc 82500€ – 2640 = 79860€

Maintenant, nous allons enlever les coûts marketing (admettons que nous soyons sur du media buying classique via de la publicité social media type facebook ou snapchat).

Avec un ROAS de 2.5 (ce qui est pas mal sur ce chiffre d’affaire), on a donc : 33000€ de dépenses publicitaires.

Il nous reste donc : 79860€ – 33000€ = 46860€

Maintenant, enlevons les coûts produits, admettons que nous fassions du fois 2.5 sur nos produits (ce qui est le minimum pour être rentable selon moi sur des prix classiques), on a donc des dépenses en coûts produits de : 33000€.

Il nous reste donc : 46860€ – 33000€ = 13860€.

Si vous passez par un CMS de type shopify et que vous avez le plan le moins cher à 30€ par mois, vous aurez donc un prélèvement de 2% de votre C.A qui iront chez shopify, soit : 2% de 82500€ = 1650€

Il nous reste donc 13860€ – 1650€ = 12210€.

Maintenant, il faudra que vous payez un prestataire pour gérer votre SAV (à moins que vous vouliez vous prendre la tête avec une tâche assez compliquée et très énergivore et chronophage, je trouve que 500€ par mois pour payer un prestataire qui gère votre SAV est un très bon investissement).

On a donc : 12210€ – 500€ = 11710€.

Il faudra également compter les frais d’applications (klaviyo, smsbump etc…)

On donc facilement enlever 500€ à nouveau, ce qui nous donne : 11710€ – 500€ = 11210€.

Maintenant, si on a un % de remboursement de 3%, on perds donc 3% de notre C.A (sans pour autant enlever les dépenses en publicités et en coût produits), on a donc : 11210€ – 2475€ = 8735€.

Maintenant, il faudra enlever les frais de transactions paypal et stripe (ou mollie) qui sont de 2%.

On a donc : 8735€ – 2% de 82500€ = 8735€ – 1650€ = 7085€.

Conclusion du status auto-entrepreneur :

Si vous avez l’ACCRE et que vous êtes en 1ère année de l’ACCRE, sur 82500€ de C.A avec un bon ROAS en publicité Facebook et un produit vendu 2.5 fois le prix acheté, on a donc un bénéfice net prévisionnel de 7085€, ce qui représente : 8.5% de marge NET.

Maintenant si vous êtes au dessus de 82500€ de C.A, disons 100 000€ de C.A voici le nouveau calcul :

de 82500€ à 150 000€ de C.A, vous est redevable de la TVA, donc 67500€ de C.A avec TVA.

Si on garde les mêmes paramètres que tout à l’heure on a :

150 000€ de C.A

60 000€ de coûts produits (on achète un produit un prix et on le revends 2.5 fois plus cher)

60 000€ de coûts publicitaires (ROAS effectif de 2.5)

3,2% d’impôts sur le C.A = 4800€ d’impôts

2% de frais stripes / paypal = 3000€

2% de frais de transaction shopify = 3000€

3% de remboursements = 4500€

1000€ de SAV (2 fois plus de volume de ventes donc d’emails)

1000€ de frais d’applications klaviyo, sms bump etc..

11250€ de TVA à reverser (et 0€ de TVA collectée car Facebook ne facture pas la TVA et votre fournisseur chinois non plus)

On se retrouve donc avec : 150 000€ – 60 000€ – 60 000€ – 4800€ – 3000€ – 3000€ – 4500€ – 1000€ – 1000€ – 11250€ = 2450€.

On a donc 2450€ NET à la fin sur un chiffre d’affaire de 150 000€ en auto-entrepreneur la 1ère année avec l’ACCRE.

Si vous n’avez pas l’ACCRE, vous allez être en perte de plusieurs milliers d’euros, et si vous êtes sur votre 2ème année d’ACCRE également.

Si vous êtes auto-entrepreneur, je vous conseille donc de ne pas dépasser les 82500€ de C.A, et de les faire dès la 1ère année. Sinon cela risque d’être très compliqué pour vous.

Si vous êtes en société : (SASU, SARL..)

Le calcul est quasiment le même, sauf que vous n’aurez pas à payer les 3,2% ou 9,6% ou 11,6% sur votre chiffre d’affaire, en revanche vous aurez un taux d’imposition sur vos bénéfices net.

Mais quoiqu’il en soit, ce sera des bénéfices NET, donc vous ne pourrez être que rentable, alors qu’en auto-entrepreneur, en fonction de votre année d’ACCRE et votre chiffre d’affaire, vous pouvez très vite vous retrouver dans le rouge.

C’est pour cela qu’être auto-entrepreneur en dropshipping est viable, UNIQUEMENT si vous faites du gros chiffre d’affaire dès la 1ère année.

Ou si vous avez un produit ultra winner avec un ROAS de 4+ et un facteur multiplicateur de prix vente / achat supérieur à 3-4.

Dois-je payer la TVA ?

Payer la TVA n’est pas un terme très juste étant donné que la TVA n’est pas un impôt mais une taxe que l’on collecte et reverse pour l’état.

C’est toujours le client final qui paye la TVA, pas vous.

Le problème du dropshipping classique via de la publicité Facebook est que Facebook ne facture pas la TVA (avec leur montage fiscal) et que votre fournisseur chinois en a rien à faire de la TVA et ne vous la facture pas non plus.

Vous vous retrouvez donc à devoir collecter la TVA à la vente, et devoir la reverser à l’état.
Si vous faites 200 000€ de C.A TTC en SASU par exemple et que vous avez opté pour l’exonération de 82500€ de TVA sur une année, vous allez devoir : (200 000€ – 82 500€) – (200 000€ – 82 500€)/1.2 = 19 583€ de TVA, et allez pouvoir déduire quelques centaines d’euros de TVA par ci par là pour les frais d’applications etc, mais en gros vous aurez à payer presque 20 000€ de TVA.

Vous devez effectivement payer la TVA en dropshipping malgré qu’on entende beaucoup de bêtises à ce sujet.

Lorsque vous êtes sur un modèle de dropshipping, certes vous ne touchez pas la marchandise et ne l’expédiez pas, vous êtes ce que l’on appelle un intermédiaire opaque. Vous agissez en votre propre nom concernant les stratégies de ventes et de prix etc, vous êtes donc considéré comme vendeur, et donc assujetti à la TVA (si vous vendez sur le sol européen bien évidement). On retrouve très fréquemment des cas de jurisprudence vis-à-vis des courtiers de voitures qui font de l’achat / revente de voiture.

Un dropshippeur est assimilé à ce corps de métier.

Votre société à beau être en Angleterre, aux États-Unis, en Norvège ou en France, lorsque vous réalisez plus de 82 500€ de vente annuel sur le territoire français, vous êtes assujetti à la TVA française de 20%.

Mais alors, comment être rentable en dropshipping ?

Vous pouvez gagner votre vie en dropshipping, il faudra cependant changer vos stratégies et passer via des techniques de multi-canal, notamment en utilisant les influenceurs, qui eux facturent la TVA et qui vous permettrons d’avoir de bien meilleurs ROAS global sur vos campagnes.

Avec des bonnes stratégies multi-canal comme je l’enseigne sur mon groupe privé Facebook : https://www.facebook.com/groups/673646783191381

Vous pouvez passer d’un 2.5 de ROAS à un 4 ou 5 facilement, ce qui réduira votre coûts publicitaire par rapport au chiffre d’affaire réaliser et donc doubler vos bénéfices (voir tripler).

Ensuite, il y a aussi la possibilité de vendre en dehors de l’Europe pour ne pas avoir la TVA à collecter et à reverser).

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